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Dans la nuit du 15 au 16 novembre, les 27 États membres de l’Union ont finalement trouvé un accord sur la législation européenne visant à lutter contre les émissions de méthane dans le secteur de l’énergie. Longtemps négligée en raison du manque d’outils satellitaires pour détecter ses émissions, cette problématique refait surface dans les négociations internationales sur le climat.
En effet, depuis deux ans, une nouvelle technologie permet de détecter les fuites importantes de méthane depuis l’espace avec une précision de 20 mètres et de localiser précisément leurs sources. Selon la société française Kayrros, partenaire de l’Observatoire international des émissions de méthane des Nations Unies (ONU), plus de 2 200 fuites significatives de méthane ont été détectées dans le monde depuis le début de l’année. Les premières données de cet observatoire seront dévoilées lors de la COP28 début décembre.
Focaliser l’action sur ce secteur unique, impliquant seulement quelques milliers d’acteurs, plutôt que d’attendre un changement de pratiques des 500 millions d’agriculteurs dans le monde, aurait des effets rapides : réduire les émissions de méthane de 30 à 40% d’ici à 2030 permettrait de diminuer le réchauffement de 0,2°C d’ici à 2050. D’où l’importance de parvenir à des engagements spécifiques de la part des pays émetteurs pour lutter contre les fuites lors de la COP28.
Le méthane est à lui seul responsable de 15% des émissions de gaz à effet de serre des secteurs des hydrocarbures. Toutefois, si les producteurs européens ont presque totalement éliminé les fuites et mis en place des procédures d’inspection rigoureuses de leurs installations et pipelines, il n’en va pas de même pour la plupart des pays fournisseurs de l’Europe, tels que l’Algérie ou les États-Unis, où de nombreuses petites entreprises exploitent le gaz de schiste sans contrôle adéquat.
Selon l’accord européen, chaque fuite doit être réparée dès qu’elle dépasse certains seuils sévèrement définis :
Il s’agit d’un point de départ prometteur. À partir de 2030, des valeurs maximales d’intensité de méthane pourraient être appliquées et les pays importateurs européens pourraient être empêchés d’acheter des hydrocarbures aux émissions les plus importantes.
Les émissions de méthane (CH4) sont responsables d’un tiers du réchauffement climatique.
37% des émissions anthropiques de ce gaz (au fort pouvoir réchauffant) sont dûs au seul secteur de l’énergie.Leur réduction rapide :
=> Est POSSIBLE.
=> Permettrait de respecter l’accord…— Géraldine Woessner (@GeWoessner) November 2, 2023
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Aux États-Unis, une nouvelle taxe sur le méthane proposée par Joe Biden prévoit d’imposer de lourdes amendes pour chaque tonne de gaz relâchée dans l’atmosphère à partir de 2024. Cependant, une législation imposant des critères stricts de contrôle des émissions aux producteurs n’est pas encore finalisée.
De plus, le Global Methane Pledge, signé par 150 pays lors de la COP précédente à Glasgow, s’engageant à réduire leurs émissions de méthane de 30% d’ici à 2030, risque de rester lettre morte.
La lutte contre les émissions de méthane nécessite une coopération internationale accrue et implique un engagement soutenu des pays émetteurs pour mettre en place des régulations strictes visant à détecter et réparer les fuites.
Les avancées technologiques permettent désormais de mieux surveiller ces émissions et de prendre des mesures ciblées pour réduire leur impact sur le climat. La COP28 offrira une occasion unique de renforcer ces engagements et d’accélérer les efforts mondiaux pour combattre le changement climatique.