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Dans le département des Bouches-du-Rhône, une transformation lumineuse s’amorce sur le paysage éducatif. En effet, les toitures de 39 collèges se métamorphosent en centrales photovoltaïques. Cette initiative, au carrefour de l’autosuffisance énergétique et de l’éducation environnementale, pose une question essentielle : ce déploiement de panneaux solaires est-il la formule gagnante pour les finances publiques et le bilan carbone ? Penchons-nous sur les chiffres et les stratégies qui sous-tendent ce virage solaire ambitieux.
Face à l’escalade des coûts de l’électricité, aggravée par la tension sur le marché européen de l’énergie et les perturbations géopolitiques, les collectivités cherchent des solutions. L’exemple des Bouches-du-Rhône est frappant : la consommation électrique des 137 collèges absorbe 70% de la facture énergétique du département. Le potentiel photovoltaïque de ces bâtiments éducatifs offre alors une piste prometteuse pour réduire ces dépenses tout en contribuant à la transition énergétique.
Les 39 collèges identifiés pour la première phase du projet bénéficient de caractéristiques propices à l’installation de panneaux solaires : structures robustes, orientation adéquate, et surfaces vastes. En visant une production de 7,7 mégawatts-crête (MWc), ce parc solaire devrait générer environ 40% de l’électricité nécessaire à l’ensemble des collèges du département, l’équivalent de la consommation annuelle de 4 400 foyers. De surcroît, il promet une réduction notable des émissions de CO2, avec environ 350 tonnes évitées chaque année.
Pour concrétiser ce projet d’envergure, un partenariat a été scellé entre le département et Solarhona, spécialiste du solaire rattaché à la Compagnie nationale du Rhône (CNR). Leur collaboration repose sur un contrat de location des toitures scolaires pour une durée totale de vingt-trois ans. La première triade d’années dédiée aux travaux laisse place ensuite à deux décennies d’exploitation des installations solaires.
Le modèle financier est bien pensé : Solarhona vend l’électricité produite sur le marché et rétribue le département via une redevance mixte – une partie fixe liée à la surface des toits et une partie variable indexée sur la performance réelle des panneaux solaires. Aussi ambitieux soit-il, ce projet s’inscrit dans la vision à long terme de Solarhona qui aspire à ériger mille centrales photovoltaïques en France d’ici 2034.
L’aspect pédagogique n’est pas en reste dans cette initiative. Les élèves bénéficieront d’ateliers axés sur les énergies renouvelables, animés par Amapola Ventron, conseillère départementale déléguée à la Transition écologique. Ces sessions pratiques visent à inculquer aux jeunes générations les principes d’une consommation responsable et les gestes anti-gaspillage. Un programme qui pourrait bien former les ambassadeurs de demain pour un monde plus durable.
Le projet prévoit son achèvement avant décembre 2026, marquant ainsi le passage du concept à la réalité tangible. Reste à observer si cette initiative sera un modèle reproductible ailleurs en France ou s’il restera une expérience isolée dans le paysage scolaire national.